Notre lutte est porteuse de sens pour l’ensemble de la société, elle n’est pas simplement la modification d’un régime alimentaire. C’est ainsi qu’elle est révolutionnaire, s’attaquant à la société toute entière.
Penser notre rapport aux animaux apporte du sens dans notre rapport à l’autre. A celui qui est différent et pourtant nous éclaire de sa différence sur qui nous sommes. La base de la société spéciste est d’exclure pour se définir : Nous sommes humains c’est à dire que « nous ne sommes pas des animaux ». Nous avons le pouvoir donc nous sommes ! L’homme se définit ensuite par rapport à la femme, à l’étranger, aux pauvres etc.
Le pouvoir est au centre de la définition de l’humanité, le capitalisme dans toute son horreur n’est qu’une modalité de son expression, sans véritable révolution toute alternative tournera toujours autour ce rapport de pouvoir et d’exclusion.
La lutte antispéciste si elle se veut révolutionnaire va et doit troubler. Remettre en cause notre rapport aux animaux est remettre en cause une longue chaine d’exploitation.
Si l’on considère l’animal alors l’on doit considérer toutes les différences. L’on ne doit plus exclure au nom de la normalité : Folie, homosexualité, cultures …
Toute lutte révolutionnaire trouble notre conception du monde et reformule les questions : Comme doit se définir l’humanité si ce n’est plus autour des questions du pouvoir et de l’exclusion ?
Selon nous, l’être humain ne doit plus se concevoir comme le maitre de la planète, il doit abandonner son fantasme de toute puissance pour se réinscrire dans son état, celui d’un animal vivant sur terre, sans plus de doit que les autres animaux. Mais sa colonisation du monde l’oblige à réparer son impact désastreux.
L’espèce humaine ne doit plus se donner droit de vie et de mort sur les animaux, elle n’a aucun droit à les utiliser comme des objets et le devoir de les considérer à leur juste mesure.
L’être humain doit s’émanciper par rapport au monde absurde qu’il a construit, il doit redonner du sens à sa place sur terre par rapport aux animaux (non humains) et à son rôle social vis à vis de ses congénères.
L’antispécisme révolutionnaire libère l’humain de la religion de l’humanité, il lui demande de s’inscrire et de donner du sens à son existence. L’homme blanc hétérosexuel a fait son temps. Il doit se donner la liberté de créer !
Et rendre la liberté à ces animaux non-humains libres que l’homme, se voyant comme un dieu, a voulu enchainer, torturer, et tuer. Il les a voulu à son image.