Aujourd’hui commence l’Aïd …

La protection animale est en émoi, c’est aujourd’hui que commence la fête musulmane de l’Aïd. Dans la défense animale différents points de vue sont adoptés. De l’émotion sincère instrumentalisée politiquement par la frange extrémiste comme le fait Brigitte Bardot au déni d’acharnement raciste par une cause animale plus politiquement correcte assénant que être musulman n’était pas lié à des origines non françaises et que ce n’était qu’une religion qui était critiquée.


L’Aïd est une fête religieuse tenant de la tradition et donc relevant plus d’une attache culturelle qu’une simple pratique religieuse, c’est sur le premier point qu’attaque l’association Droits des animaux en présentant des experts de l’islam qui proposent des alternatives à l’assassinant d’un mouton, comme par exemple, la citation de l’extrémiste Tariq Ramadan.
Pour en revenir au sujet, je pense qu’il est important de tout d’abord présenter l’Aïd dans sa symbolique vis-à-vis de l’animal et également de revenir sur l’aspect négatif des campagnes ne visant qu’à abolir cette pratique.


Pour faire court, et ne pas partir dans des élucubrations théologiques, le sacrifice de l’animal fait référence au sacrifice d’Isaac ou d’Ismael (en fonction de la religion juive ou musulmane), que voulait faire Abraham, cependant il fut arrêté dans son geste par Dieu et Abraham remplaça l’enfant par un bélier. Les religions juives et musulmanes par cette histoire fondent un interdit cannibalesque et font dériver la sentence humaine, le meurtre sur un animal. La religion chrétienne quant à elle sacrifie un être humain : jésus et le consomme à la messe revivant ainsi un meurtre paternel suivit d’un repas cannibalesque. Connaitre cette histoire permet de comprendre en partie, l’opposition du monde chrétien au sacrifice et la projection de leur propre barbarie cannibalesque dans la dénonciation de la cruauté de l’abattage casher et halal.
Les religions juives et musulmanes refusent de consommer le sang de l’animal, car ils ne peuvent se donner le droit de posséder la vie de l’animal. Droit que s’octroie le chrétien sans difficulté avec ses différents repas à base de sang d’animaux. C’est donc parce que l’animal est conçu par le divin qu’il n’est tuable que dans le rite religieux.


Le rite religieux lors de l’abattage apporte, selon eux, une noblesse à l’animal, puisqu’il meurt au sein d’un contexte religieux, il est donc plus respecté que lors d’un abattage classique ou tout religieux est dénié à l’animal.


En tant qu’antispéciste et militant contre l’aliénation religieuse, ce contexte permet tout de même de saisir le sens que prend la critique de l’abattage rituel par les associations de protection animale. Cela prend un sens colonial, ou le chrétien apporte la vérité : Vous êtes le cruel barbare et nous vous expliquons comment bien massacrer les animaux dans le respect des lois et du capitalisme. Or, le religieux n’y verra qu’une attaque insensée car il se croit plus respectueux que le chrétien ou l’athée dans le traitement de l’animal par le rite et le cérémonial.
Les campagnes visant la seule abolition de l’abattage religieux portent en elle, un certain mépris voire une haine de l’autre et de ses traditions, mais sont là avant tout pour rassurer le viandard de culture chrétienne, qui se verra rassurée dans sa consommation de viande car il sait qu’il soutient une filaire qui serait moins cruel que celle religieuse. OR c’est faux ! Tout crime est condamnable.

La lutte antispéciste doit échapper aux schémas racistes et nationaux et se construire dans l’internationalisme, la lutte antispéciste vise la libération animale et l’abolition de tous les crimes commis à l’encontre des animaux. Les détails des aliénations religieuses ne peuvent s’entendre que dans une logique globale de lutte végane contre la société spéciste.

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